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Diagnostic de territoire pour le Planning Familial – Déploiement du dispositif de lutte contre la Précarité Menstruelle et de Promotion de la Santé Sexuelle (PMPSS)

Diagnostic de territoire pour le Planning Familial – Déploiement du dispositif de lutte contre la Précarité Menstruelle et de Promotion de la Santé Sexuelle (PMPSS)

Préambule


À l’heure où s’engage un prolongement du dispositif PMPSS sur le territoire du Bassin de Thau (34) comprenant la mise en œuvre d’une phase de diagnostic, il m’a semblé important de revenir sur les processus qui ont pu émerger tout au long du diagnostic sur le territoire du Cœur d’Hérault et le socle que ce dernier a constitué.

C’est un peu par hasard que j’ai eu la chance d’être associé à ce projet. Dans un premier temps, j’avais été contacté par le Planning Familial 34 pour réaliser un diagnostic sur l’activité du Centre de Santé Sexuelle (CSS) de Lunel – qui était alors nommé « Centre de planification » ou encore « Centre d’orthogénie » – ce qui a permis de commencer à me familiariser avec le monde de la santé sexuelle, tant ses dispositifs, ses enjeux, que son langage. Après l’achèvement d’une première phase de travail, le Planning Familial 34 a été contraint d’interrompre le projet et ma mission s’est vue réorientée pour venir en appui de l’équipe en charge du dispositif de lutte contre la Précarité Menstruelle (PM). Au printemps 2023, je suis alors monté dans la barque de l’équipe « PM », pour un voyage qui devait durer quelques mois et qui a finalement duré jusqu’en décembre 2024.

L’objet du présent article est de mettre en récit la manière dont nous avons cheminé pour le déploiement du dispositif sur le territoire du Cœur d’Hérault. Il est structuré en deux parties.

La première partie suit la volonté d’une reprise de l’ensemble du processus pour mettre en évidence la manière dont ce diagnostic fait recherche, en se détachant de la chronologie imposée par la logique projets. Différents motifs sont constitués en autant de portes d’entrée qui correspondent aux modalités par lesquelles le dispositif procède pour explorer. Le propos dessine la manière dont le diagnostic est venu traduire l’activité et orienter le regard – une manière de voir singulière – depuis ses propres intérêts. Enfin, dans la ligne dessinée par mon travail de recherche doctorale, il s’agit de documenter la manière dont ce travail de diagnostic a conduit à engager une dynamique de co-élaboration des savoirs et de coopération. Ainsi, le diagnostic, quand il est appréhendé comme une forme de recherche-action, n’est pas une phase préalable, abstraite et hors sol, qui précède la mise en œuvre opérationnelle, mais bien un moment de l’action qui pose le cadre, initie des logiques, donne le ton, et engage une épistémologie en mettant au centre la question des savoirs issus de l’expérience.

La seconde partie documente de façon plus descriptive les différentes étapes pour celles et ceux qui voudront s’y référer en s’en inspirer. Le dispositif opérationnel de Lutte contre la Précarité Menstruelle y est décrit et, chemin faisant, c’est une méthodologie située qui s’est construite à partir des rencontres, des questions qui ont émergées, des préoccupations des acteurs, des nécessités induites par le dispositif lui-même. Cette méthodologie est un des résultats du diagnostic.

Pour aller directement à la 2e partie cliquer ici.

1ʳᵉ Partie – Diagnostic : agir en recherche-action pour engager une logique de co-élaboration des savoirs

Dans ce chantier, il faut distinguer, d’une part, le dispositif en lui-même, tel qu’il est pensé par le Planning Familial, et d’autre part, la démarche de diagnostic mise en œuvre à l’occasion du déploiement du dispositif sur un territoire particulier.

Ce diagnostic porte un pari et met en évidence des enjeux de portée générale qui se situent à l’articulation des échelles de territoire – entre l’échelle départementale et l’échelle locale –, à l’articulation des acteurs institutionnels (ARS, DREETS, DDETS) et des acteurs opérationnels locaux, à l’articulation des logiques globales de financements et des logiques micro de rencontre avec les publics et de mise en résonance de leurs pratiques.

Le pari pourrait se formuler ainsi : comment promouvoir un dispositif sur un territoire et auprès d’acteurs qui n’ont pas été associés à sa création et qui n’ont jamais manifesté de désir à son égard ? Comment ne pas reproduire les formes de domination de certains programmes nationaux qui s’imposent, dans une logique de « territorialisation », aux acteurs locaux et interfèrent avec la politique publique qui se construit au local et la contraint1 ? Comment déjouer les hiérarchies symboliques quand le projet proposé vient de la ville et qu’il est perçu comme un objet pensé depuis les logiques urbaines qui cherche à faire la leçon aux ruraux ? D’autant plus quand les financements des actions/acteurs qui se déroulent localement sont dépendantes des mêmes sources que celles qui financent le projet qui se propose d’atterrir. Comment prendre soin des acteurs d’un territoire ? Comment faire du diagnostic une occasion de rencontre et de mise en visibilité des savoirs existants ?

C’est ce qui tente d’être formulé dès les objectifs identifiés au moment de l’élaboration du diagnostic avec l’équipe du PF34 : « Porter attention et considération aux acteurs locaux et aux dispositifs/actions existantes. Adapter le dispositif tel qu’il a été structuré sur les premiers territoires – Lunel, Béziers et Montpellier (territoires urbains) aux réalités d’un territoire rural, composite et complexe ».

Porter considération aux antériorités

Une capacité de voir développée par les acteurs

Un très beau moment qui illustre la capacité de voir que produisent les acteurs du territoire a inauguré l’entrée dans le diagnostic.

Le premier territoire dans lequel le dispositif de lutte contre la Précarité Menstruelle s’est mis en place est la ville de Montpellier. Dans ce contexte, les objectifs du Planning Familial et ceux de l’association La Cloche se sont avérés complémentaires pour s’adresser aux personnes vivant en situation de rue : « Recréer du lien social entre personnes avec et sans domicile » (La Cloche Occitanie, Présentation de l’antenne de Montpellier, 2022, p. 3) et « Faciliter l’accès à un parcours de soin et aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive », « Favoriser l’autonomisation des personnes et lutter contre les inégalités » (Le Planning Familial 34, Action de lutte contre la Précarité Menstruelle, 2021-2022, p. 1). Des maraudes ont donc été mises en place en commun dans le centre-ville de Montpellier pour aller à la rencontre des personnes concernées.

Étant totalement ignorant des questions de santé sexuelle et découvrant le dispositif, j’ai souhaité me familiariser avec l’approche mise en œuvre et accompagner la coordinatrice du projet PMPSS pour le Planning Familial dans une de ces maraudes. Un moment que j’avais identifié dans la formalisation du projet comme un moment d’immersion. Lors de cette maraude, nous allons à la rencontre de plusieurs personnes, seules ou en couple, les coordinatrices du projet proposent du thé ou du café, leur demande s’ils et elles ont besoin de bons alimentaires, de préservatifs, de produits d’hygiène et de serviettes périodiques, etc. ; ces distributions sont aussi des supports pour engager l’échange, quand les personnes le souhaitent. Un homme d’une trentaine d’années, rencontré dans une ruelle du centre-ville en compagnie de ses deux chiens raconte le ballet des travailleurs sociaux et des bénévoles de différentes associations qu’il voit passer aux différents moments de la journée. Il est très véhément, en colère face à certaines attitudes qu’il observe. Son commentaire est acerbe à l’égard d’une association qui vient à sa rencontre pour se préoccuper de ses chiens : « De moi, ils n’en ont rien à foutre, tout ce qui les intéresse c’est mes chiens » ; il apprécie la distribution de croquettes gratuites, mais regrette une attitude qu’il éprouve comme une absence de regard, de considération à son encontre. Il explique aussi ce qu’il perçoit des rivalités entre les structures, qu’il voit la manière dont certains font usage des médias pour valoriser leur action. De son poste d’observation, il déploie une étonnante capacité de voir.

Le dispositif PMPSS est déjà déployé sur la ville de Montpellier ; le diagnostic que je dois réaliser est destiné à un autre territoire. L’expertise de cette personne ne pourra donc pas bénéficier directement à la démarche ; par contre, cette rencontre est un moment d’enseignement qui confirme les orientations que nous avons choisies. D’abord, parce que ce type de récit peut faire partie des « ressources » du territoire dont le diagnostic – dans une formulation très classique adoptée au départ du projet – a pour mission de faire l’inventaire2. Ensuite, parce que lorsque nous lançons le diagnostic sur le territoire Cœur d’Hérault, il est indispensable de considérer que de nombreux acteurs y développent déjà une formidable capacité de voir et d’agir. Il est même probable qu’une démarche analogue à la nôtre soit déjà en cours. Appréhender le territoire via la prise en compte des actions et des acteurs qui l’habitent et le font vivre, est à la fois une manière de se rapporter au projet en le positionnant dans un rapport non hégémonique et en modestie, et une manière de se rapporter aux autres dans une approche pragmatique.

Faire diagnostic : identifier les capacités de voir, cartographier les acteurs impliqués et les actions déjà-là

Une recherche documentaire et la rencontre avec les acteurs associatifs et institutionnels repérés en amont3 permet de confirmer l’implication de plusieurs acteurs clés. Citons trois d’entre eux.

Le premier acteur est un acteur collectif, le Réseau Interprofessionnel itinérant Cœur d’Hérault sur le thème des violences conjugales, intrafamiliales, sexistes et sexuelles (VCIFSS). Il est porté par l’association Via Voltaire et rassemble un grand nombre de structures (associations et institutions) des trois communautés de communes qui composent le Pays Cœur d’Hérault qu’il rassemble lors de rencontres mensuelles. Il organise également une programmation annuelle et, en partenariat avec la CPTS Centre Hérault, un plan de formation. Ce réseau a également réalisé un diagnostic en 2021, en lien avec les forces de gendarmerie, pour travailler à dénombrer le nombre de victimes de violences et les contextes dans lesquels ces violences interviennent.

Le deuxième acteur est le Syndicat Mixte de Développement Local (SYDEL) du Pays Cœur d’Hérault qui porte le CLS4. La rencontre permet de découvrir qu’en 2021, le Contrat Local de Santé (CLS) réalise une première enquête auprès des sages-femmes pour connaître les besoins de formation, puis une seconde concernant les « Parcours en santé sexuelle » auprès des 17 professionnel·les de santé, du social et du médico-social, issu·e·s de 17 structures. Cette deuxième enquête a pour but d’identifier les représentations et les pratiques des jeunes filles ou femmes rencontrées et les freins dans l’accès aux dispositifs de santé sexuelle (dépistage des IST ; contraception et contraception d’urgence ; IVG). Le CLS anime par ailleurs un groupe de travail « Parcours en santé sexuelle ».

Le troisième acteur est la MLJ qui porte l’Espace santé jeunes. Dans ce cadre, les questions de santé sexuelle et des difficultés d’accès aux produits menstruels ont été identifiées et constituées en objet de travail. Un partenariat a été engagé avec le Centre de Santé Sexuelle porté par le Conseil Départemental.

Tous ces acteurs participent au réseau VCIFSS.

La prise en compte de l’expertise produite par ces différents acteurs montre la richesse de réseau constitués, des initiatives qui sont prises en lien avec la thématique du diagnostic alors même que le dispositif n’a pas encore été promu sur le territoire.

Intéresser les acteurs – Composer un collectif en singularité, traduire les dispositifs

Logique d’intéressement, une notion issue de la Sociologie de la Traduction

La démarche « d’intéressement » peut être comprise comme « l’ensemble des actions destinées à produire de l’intérêt et à susciter l’adhésion d’acteurs influents » ou encore « l’ensemble des liens de réciprocité et d’interdépendances qui se sont progressivement tissés au cours de l’histoire ». Cet intéressement se construit. Si la sociologie de la traduction est source d’inspiration pour penser cet intéressement, notre approche s’écarte de la vision martiale qui en est parfois donnée (par exemple lorsque l’intéressement est décrit comme une action qui « obéit à la logique qui, en langage militaire, est celle du point de passage obligé » et consiste à montrer à « ceux dont il cherche le soutien qu’il leur est indispensable » (Callon, Lascoumes et Barthe, 2001, p. 104)). Tout en opérant en stratégie et sans nier les rapports de pouvoir qu’elle peut comporter, notre démarche consiste davantage à montrer aux acteurs sollicités « les alliances » dont ils peuvent avoir besoin et qui peuvent leur être bénéfiques.

La notoriété du Planning Familial – facteur d’intéressement

Le Planning Familial 34 jouit d’une forte notoriété. Alors qu’il n’est plus présent sur le territoire depuis de nombreuses années, les éléments mis en évidence par la recherche documentaire préalable montrent une forte attente d’un retour du PF34. Dans l’enquête réalisée par le CLS en 2021, le PF 34 est cité à 11 reprises, soit concernant les différentes actions possibles dans le domaine de la santé sexuelle – le dépistage des IST, la contraception (faciliter l’accès notamment à la contraception d’urgence) ou encore les IVG –, soit pour les pratiques professionnelles développées par l’association (« actions d’aller-vers », « consultations »). Il est alors préconisé de « Réinstaurer », « Réimplanter » le « Planning Familial en Cœur d’Hérault » ou encore « Développer (…) des permanences ».

Lors de la rencontre de l’une des structures du territoire, la secrétaire du lieu à qui je me présente, m’informe qu’elle connaît le PF34 et m’explique qu’elle est persuadée que l’association a toujours une permanence qui fonctionne dans la même ville et qu’il est possible d’y orienter le public.

Même absent, le Planning Familial est cet acteur singulier qui parvient, du fait de son antériorité et de sa notoriété, à être présent et à représenter un type de mobilisation pour les conditions et les droits des femmes.

Par conséquent, lorsqu’il interpelle les autres acteurs, il a le pouvoir de fédérer, ce qui constitue un atout indéniable pour le dispositif PMPSS.

Intéresser des acteurs issus d’une grande diversité de secteurs

Cette démarche se déroule en deux étapes.

Dans un premier temps, il s’agit de faire l’inventaire des structures et d’aller à leur rencontre. Chaque fois, c’est l’occasion d’expliquer le projet, de repérer la manière dont il est compris et accueilli par les acteurs présents, la possibilité qu’il leur offre pour y inscrire leurs actions et s’y projeter. C’est donc aussi une manière de traduire une partie de leur réalité depuis le dispositif et la manière dont il fait exister (dont il problématise) les questions.

Dans un second temps, à partir de ce premier inventaire, un questionnaire est adressé largement. Il redouble l’intention d’établir un lien en allant à la rencontre tout en l’élargissant : suivant l’hypothèse formulée au lancement du diagnostic, le questionnaire doit permettre de ne pas limiter la sollicitation aux structures qui sont déjà inscrites dans les deux champs concernés – la lutte contre la précarité et la santé sexuelle – mais, bien au contraire, ouvrir le plus possible le champ des sollicitations pour que le dispositif puisse, in fine, bénéficier au public le plus large.

24 Structures répondent favorablement au questionnaire. Les trois communautés de communes sont représentées, soit parce que les structures n’interviennent que sur l’une d’entre elles, soit parce qu’elles sont missionnées à l’échelle du Pays Cœur d’Hérault dans son ensemble.

13 secteurs d’intervention sont identifiés. Majoritairement, la santé (11 structures sur 13), la santé sexuelle (8/13), l’accès au droit, l’alimentation, l’action sociale et le handicap (6/13). Pour moins de la moitié, la santé mentale et les Violences Intra-Familiales (5/13). Minoritairement, l’accès au logement, les addictions, la formation, l’insertion professionnelle (2-3/13).

Dans cet inventaire, il faut noter l’absence de collectifs citoyens et donc l’absence des personnes concernées impliquées dans cette modalité de construction du dispositif. Même si la nécessité de les associer dans un second temps est évoquée (notamment par l’intermédiaire de la création de groupes d’échanges au sein des structures partenaires dans le dispositif), il ne faut pas oublier que plus les personnes concernées sont associées au projet précocement, plus la collaboration avec les professionnels (et dans l’absolu avec les autres catégories d’acteurs) sera féconde et intense. Il faudra évaluer les éventuelles difficultés à les associer et le niveau de contribution (consultation/décision) à l’aune de ce constat : l’association des premières concernées n’est pas pensée dès le démarrage du projet.

Trouver la « Tête de réseau » : une étape décisive Le CLS « Tête de réseau » : effet d’une convergence d’intérêts

La démarche d’intéressement conduit rapidement à identifier le CLS comme l’acteur privilégié pour occuper la fonction de « Tête de réseau ». Cette dénomination (un peu étrange5) est celle employée depuis l’origine du projet pour désigner l’acteur qui sera référent du dispositif pour le territoire et donc à la fois l’interlocuteur du PF34 (recenser les besoins des structures pour organiser la livraison de matériel, effectuer un suivi de l’action) et l’animateur du dispositif localement (cf. Partie 2 pour plus d’informations sur les fonctions de la Tête de Réseau). En contrepartie de ces fonctions, le CLS recevra une dotation financière correspondant au temps de travail dégagé pour la mission.

Le CLS possède plusieurs atouts pour le dispositif : il est impliqué dans plusieurs réseaux et se trouve donc en relation avec de nombreux acteurs du territoire ; il intervient sur les trois communautés de communes, c’est-à-dire à l’échelle du Pays ; il met en place une politique de santé sexuelle en prenant en compte les dimensions sociales des questions.

Deux facteurs favorisent la rencontre entre le projet PMPSS et le CLS. Les coordinatrices du CLS manifestent leur intérêt à s’associer au projet ; cette perspective leur permet de retrouver une dimension opérationnelle dont elles regrettent de s’être éloignées. L’agenda est également favorable puisque le Contrat Local de Santé (signé pour une période de 4 ans de 2019 à 2023) est en phase de renouvellement. Le contrat suivant (2024-2025) doit poursuivre l’axe consacré à la santé sexuelle (« Améliorer la visibilité et promouvoir l’offre en santé sexuelle »), ce qui permettra au projet PMPSS de s’inscrire avec pertinence, notamment au travers d’une action spécifique : « Favoriser des actions d’éducation à la santé sexuelle à destination des jeunes femmes et/ou des femmes »6.

Changer le nom du dispositif : un moment de traduction

Le positionnement du CLS comme Tête de Réseau doit être validé par les deux pilotes : le Syndicat Mixte de Développement Local (SYDEL) du Pays Cœur d’Hérault et l’Agence Régionale de Santé Occitanie (ARS)7.

Or, cette étape de validation permet d’identifier différents enjeux dans le positionnement des acteurs institutionnels en lien avec les modalités de financement du projet global et de l’action de la Tête de réseau en particulier.

En effet, le projet de lutte contre la Précarité Menstruelle est financé dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté8 et d’un appel à projet coordonné par la DREETS.

De son côté, l’ARS permet à la Fédération du Planning Familial de bénéficier d’un financement pour d’autres dispositifs (aide d’urgence et formations) qui sont ventilés par la Fédération sur les différentes associations départementales, mais l’ARS ne finance pas directement le projet. Par contre, comme je l’ai déjà souligné, elle co-finance le CLS.

Au moment où se pose la question du positionnement du CLS dans le dispositif, nous voyons apparaître plusieurs interrogations qui donnent à voir les logiques institutionnelles, mais qui, très concrètement, mettent en péril l’implication du CLS, pourtant jugé comme étant absolument pertinent du point de vue opérationnel. Du fait des modalités de financement des projets et du fléchage des actions qu’ils induisent, de manière concomitante, deux arguments sont énoncés.

Un premier questionnement émerge du côté des représentants de l’ARS qui expriment leurs craintes : l’octroi d’une dotation financière au CLS pour sa mission de Tête de Réseau, ne reviendrait-il pas à augmenter le montant du financement alloué par l’ARS ?

Un second questionnement indique que, la lutte contre la Précarité Menstruelle étant financée dans le cadre de l’appel à projet issu de la Stratégie Nationale de lutte contre la pauvreté, le projet est identifié « pauvreté » et non « santé ». L’ARS questionne donc sa propre implication dans le projet.

Ces éléments doivent être pris en compte et considérés. C’est l’occasion de réajuster l’identité du projet.

S’il est évident pour les porteurs de l’action que les objectifs sont pluriels et inclus dans une stratégie globale – venir en soutien auprès des plus démunis pour leur permettre d’accéder aux produits menstruels, pour ensuite aborder la question des règles et, par ce biais, les questions de santé sexuelle et de violences faites aux femmes –, il apparaît que ce n’est pas lisible pour toutes et tous. La qualification « précarité » connote l’action uniquement du côté de la lutte contre la pauvreté.

Ainsi, lors du Copil de novembre 2023 qui se déroule alors que la validation de l’implication du CLS est toujours en discussion, nous décidons de changer le nom du projet pour affirmer son lien effectif avec les politiques de santé.

Ainsi, au départ de son déploiement sur Montpellier, Béziers, puis Lunel, le dispositif avait été dénommé « Projet de lutte contre la Précarité Menstruelle ». Dans son passage par le territoire du Cœur d’Hérault, il change de nom pour devenir : le projet de lutte contre la Précarité Menstruelle et Promotion de la Santé Sexuelle (PMPSS).

Cette étape, associée à la détermination des coordinatrices du CLS et à l’antériorité et la fiabilité du projet, a été décisive : à la fois moment d’identification des intérêts, d’exploration des identités (des structures, des projets), elle a permis d’opérer une traduction pour associer un acteur décisif à la poursuite du projet. L’implication du CLS comme Tête de Réseau est, par la suite, validée en janvier 2024.

Faire l’inventaire des questions – Explorer les pratiques

4 supports pour explorer, recueillir, valoriser : articuler rencontres et questionnaires

Quatre supports ou instances permettent de mettre en évidence tant les questions et préoccupations que les pratiques qui sont déjà à l’œuvre sur le territoire.

Les rencontres organisées avec les structures, comme cela a été développé supra.

Le questionnaire mis en œuvre par la MLJ et le CSS : il met en lumière la prégnance des questions de précarité auprès des jeunes 16-25 ans et les effets sur leur santé sexuelle. Il est intéressant de noter que la démarche du diagnostic telle qu’elle est pensée, et la rencontre avec ces deux structures qu’elle génère, est l’occasion de valoriser ce travail accompli et de l’amender en ajoutant de nouveaux indicateurs : les lieux d’habitation pour un traitement des réponses par secteur géographique (communauté de communes), les pratiques des personnes concernées en lien avec le baromètre émis annuellement par Dons Solidaires.

Le questionnaire qui est adressé aux structures.

La réunion de lancement. Cette dernière est conçue comme un moment qui permet de restituer les résultats des deux questionnaires, d’officialiser le lancement du dispositif et d’annoncer les moments-clés à venir, mais aussi de recueillir des données en partant de l’expérience des personnes.

Premiers résultats

S’impliquer/participer : oui, mais à condition que le dispositif soit fiable

Les premières questions portent sur la « participation » des structures et sur les conditions de leur participation.

Sans surprise, pour que les structures contactées aient la possibilité de s’inscrire dans le dispositif, il faut qu’elles soient intéressées mais également qu’un certain nombre de conditions soient réunies. Parmi ces conditions, c’est la fiabilité du dispositif qui est questionnée : « d’accord, le projet est présenté comme expérimental, mais est-ce qu’il est financé de manière pérenne ? » ; « Est-ce que la distribution du matériel menstruel est garantie ? Pendant combien de temps ? » ; « Jusqu’à quand est-ce que le PF34 va assurer le suivi ? ». Plusieurs acteurs manifestent leur intérêt tout en exprimant leur usure face aux projets « innovants » ou « expérimentaux » pour lesquels ils ont été sollicités parce qu’ils étaient en lien avec les publics, auxquels ils ont accordé du temps et de l’énergie, qui finalement se sont arrêtés quelques mois après leur lancement.

Distribution de matériel menstruel et accompagnement : une pratique développée par plus de la moitié des structures

Les éléments recueillis par l’intermédiaire du questionnaire réalisé en amont de la journée de lancement montrent, concernant les pratiques en lien avec la Précarité Menstruelle et/ou la santé sexuelle, que la moitié des structures organisent déjà une distribution de protections menstruelles. Certaines d’entre elles, si elles organisent une distribution, le font sans accompagner les personnes bénéficiaires sur les questions de Santé Sexuelle. À contrario, 9 structures ont déjà accompagné des personnes sans organiser de distribution.

À cet endroit le dispositif peut donc apporter un soutien aux professionnels qui peuvent voir dans la démarche un développement de leur activité, que ce soit en matière d’accompagnement ou en matière de distribution.

La majorité des structures (17 sur 24) a déjà accompagné des personnes sur les questions de Santé Sexuelle et 9 d’entre elles le font soit quotidiennement soit fréquemment ; 11 ont déjà accompagné des groupes.

Favoriser l’accès au plus grand nombre de personnes concernées

Par ailleurs, concernant la distribution de matériel menstruel, la pluralité des structures impliquées dans le groupe et de leurs secteurs d’intervention, devrait permettre d’assurer l’accès de publics qui se trouvent dans une grande diversité de situations :

  • En multipliant les situations et les contextes de rencontre des publics ;
  • En multipliant les publics destinataires ;
  • En assurant une égale répartition territoriale sur l’ensemble du territoire cœur d’Hérault.

Engager une dynamique de co-élaboration des savoirs : caractériser, dessiner des pistes pour guider l’action

Un grand nombre de structures impliquées dans le projet vont donc pouvoir croiser leurs pratiques, leurs questionnements et permettre d’engager une dynamique de co-élaboration des savoirs.

La réunion de lancement du dispositif réunit 20 personnes et permet d’initier cette dynamique de partage et de co-élaboration. En engageant les prises de parole depuis l’expérience des personnes présentes, en recueillant ces mises en récit et en les croisant (analyse de contenu), il est possible d’identifier différents éléments complémentaires de ceux qui sont déjà apparus dans le questionnaire. Cet ensemble pourra constituer un socle à réengager avec les personnes impliquées par la suite.

Premières orientations : 4 registres de savoir

Les premiers éléments recueillis mettent en évidence quatre registres différents qui peuvent être mobilisés pour croiser les pratiques :

  • La connaissance des personnes concernées par les questions de précarité menstruelles et des situations qu’elles rencontrent ;
  • Les pratiques de distribution ;
  • Les modalités d’accueil des personnes concernées et l’organisation des échanges ;
  • L’ajustement des postures professionnelles.

Objectiver des conditions, caractériser les situations : rapports au corps et précarité, notamment chez les plus jeunes

Les récits de pratique et les réponses aux deux questionnaires (celui initié par la MLJ et celui adressé dans le cadre du diagnostic) permettent de commencer à caractériser les situations de précarité sur le territoire. Il faut noter la prégnance (une hypothèse à vérifier) de ces questions pour les jeunes générations.

Les personnes qui accompagnent les lycéennes témoignent d’une grande surprise lorsque les adolescentes parlent de leur corps et font part de leurs questionnements (« Les jeunes du Lycée ont parfois une représentation du corps qui paraît hallucinante… j’ai tellement d’anecdotes ! »).

L’Espace Santé Jeunes de la MLJ explique : « [Parmi les jeunes 16-25 ans] on a des personnes aussi en grande précarité ». Les 113 répondantes au questionnaire habitent quasiment à parts égales sur les 3 communautés de communes, 91 % ont entre 15 et 23 ans. 66 % (73 répondantes à la question) déclarent avoir déjà été empêchées de poursuivre leurs activités quotidiennes et/ou scolaires ou professionnelles parce qu’elles ne bénéficiaient pas de matériel menstruel et 52 personnes (55 ont répondu à la question) déclarent utiliser des produits de remplacement périodiques. 57 % (sur 131 réponses) expriment avoir déjà rencontré des difficultés financières pour se procurer les produits qu’elles utilisent.

Pour le Secours populaire, « Dans le public précaire on a aussi pas mal d’étudiantes qui en bénéficie [de l’aide alimentaire] par l’intermédiaire de leurs familles ».

L’ensemble de ces informations ne constitue pas une connaissance aboutie du phénomène ; ils donnent de premières indications très partielles, que le suivi de l’activité et le croisement des récits des acteurs au long cours va permettre de poursuivre.

Documenter les pratiques de distribution, identifier les situations-problèmes

La question des règles reste tabou ; les publics peuvent être en difficulté pour l’aborder : « À l’accueil, les personnes n’osent pas le demander » ; « même avec les femmes c’est difficile de parler de ces questions », pourtant il n’est pas impossible d’aborder la question, par exemple « quand c’est un homme qui vient chercher le colis, certains sont dans l’hésitation à le demander ».

Pour les professionnel.les, il n’est pas non plus facile d’en parler. Pour celles et ceux qui organisent déjà une distribution, celle-ci s’accompagne, du fait du tabou, de différentes questions qui portent sur les manières de faire et l’attention à avoir vis-à-vis des personnes concernées (« Comment on donne pour que les personnes soient à l’aise ? »), et montre bien le niveau d’implication qu’engendre ce type de distribution à la différence d’autres produits (« Comment on fait pour ne pas être gênée soi-même quand ce n’est pas le cœur de métier ? »), puisque distribuer des produits menstruels convoque le rapport que les professionnel.les entretiennent eux-mêmes avec la question des règles.

Plusieurs pistes émergent à partir de ce questionnement propre au comment faire : c’est la relation de confiance préétablie qui permet d’aborder ces questions (« Une fois qu’on a une forme de confiance et de lien qui se crée on arrive à aborder des sujets plus intimes »), l’échange individuel est potentiellement le plus propice et « Il est important de ne pas rendre ce temps trop solennel ». Les récits montrent qu’à l’échelle micro des pratiques, certaines situations particulières peuvent être investies comme autant d’occasions à saisir ou de stratégies à mettre en place. « Les personnes viennent d’abord avec la question alimentaire. Mais il faut du temps avant que ce type de questions soient abordées. » Ce qui devient possible aussi avec des hommes quand, par exemple, « ils cherchent un conseil pour leur fille, certains sont dans l’hésitation à le demander. » Le groupe peut être un support intéressant (« à l’occasion d’actions, au prétexte de faire du sport ») mais pas les groupes de parole : « Les « groupes de parole » ne marchent pas ; mais par contre, on propose aux parents de faire quelque chose pour les enfants et puis on parle. Là ça fonctionne ». 

2ème Partie – Projet de lutte contre la Précarité Menstruelle et de Promotion de la Santé Sexuelle

La Précarité Menstruelle : une conséquence de la précarité et des effets sur la Santé Sexuelle et les relations sociales

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« La précarité menstruelle c’est le manque et/ou l’incertitude d’accès des femmes aux produits menstruels pour cause de difficultés financières. Leur coût constitue une véritable problématique pour les personnes menstruées à faibles revenus et celles en situation de précarité » (Planning Familial, Rapport d’activité 2023, p. 10).

Selon le « Baromètre hygiène et précarité » 2023 de Dons Solidaires, « plus d’1/4 des personnes réglées indiquent que le contexte économique actuel les incite à limiter leur consommation de protections périodiques » (soit 28 % pour l’échantillon constitué comme étant « Grand Public » et 52 % pour l’échantillon constitué auprès des « Bénéficiaires des associations ») (Baromètre, Dons solidaires février 2023, p. 29). Les femmes concernées sont plutôt des femmes âgées de 18 à 24 ans et des femmes en situation de précarité. Dans ce contexte, elles sont aussi plus nombreuses à recourir à des produits de substitution à la place des produits menstruels traditionnels (papier toilette, mouchoir ou serviette en papier, serviette ou gant de toilette, coton, superposition de sous-vêtements, linge, journal, chaussette, cup bricolée).

Le fait de ne pas avoir accès aux produits menstruels en quantité suffisante a des conséquences sur le bien-être et la santé des femmes concernées (« Démangeaisons, irritations, infections, voir SCT – Syndrome de Choc Toxique »), mais également « sur leur vie sociale et professionnelle » : « 17 % des femmes bénéficiaires d’associations ont indiqué qu’il leur arrivait de ne pas sortir de chez elles ou de manquer le travail et 12 % des filles de femmes bénéficiaires d’associations ont manqué des cours en raison de l’absence de protection hygiénique » (Nadal, 2020, p. 31).

Le dispositif PMPSS : un dispositif à tiroirs

« Parler des règles c’est parler de santé sexuelle »

Le dispositif de lutte contre la précarité menstruelle part de ce constat afin de poursuivre trois objectifs différents qui sont stratégiquement articulés les uns aux autres : un objectif opérationnel – permettre aux femmes en situation de précarité d’accéder aux produits menstruels – qui est aussi une condition nécessaire aux deux autres objectifs : agir sur la santé sexuelle et les relations sociales, mais également permettre l’émergence d’une parole en lien avec les questions du corps et de la sexualité.

C’est cet enchâssement et cette cohérence qui caractérisent le dispositif.

Pour davantage d’informations concernant les questions de Santé sexuelle et de Précarité Menstruelle, lire l’article.

Les étapes du Diagnostic préalable au déploiement du dispositif de Lutte contre la Précarité Menstruelle et Promotion de la Santé Sexuelle

Finalité du dispositif : Lutter contre les inégalités dans l’accès aux soins en donnant accès gratuitement au différents produits menstruels.

Objectifs

  1. Accueillir, soutenir, informer, orienter sur les différentes dimensions de la vie sexuelle et reproductive tout au long de la vie.
  2. Permettre l’accès aux produits menstruels.
  3. Favoriser l’accès à un parcours de soin et aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

Moyens mis en œuvre

  1. Mise en place d’un réseau de distribution gratuit de produits menstruels
  2. Mise en place d’un réseau de personnes / structures relais
  3. Formation des professionnel·les
  4. Information et animation de groupes de parole thématiques

Tête de Réseau : relai et coordination sur chaque territoire

Pour que chaque territoire bénéficie du dispositif, il faut qu’un acteur puisse assurer la fonction de « Tête de Réseau ».

Cette fonction consiste à :

  • Animer un COPIL local 1 fois par an,
  • Participer au COPIL général 1 fois par an,
  • Recenser les besoins en matériels de protection menstruelle,
  • Appuyer l’animation d’un groupe de femmes par le PF34,
  • Suivre et évaluer l’action.

Pourquoi un diagnostic?

La réalisation du diagnostic pour accompagner le déploiement du dispositif de lutte contre la précarité menstruelle poursuit 4 objectifs :

  1. Porter attention et considération aux acteurs locaux et aux dispositifs/actions existantes.
  2. Adapter le dispositif tel qu’il a été structuré sur les premiers territoires – Lunel, Béziers et Montpellier (territoires urbains) aux réalités d’un territoire rural, composite et complexe.
  3. Identifier les ressources, opportunités qui permettront d’associer le maximum de professionnel.les de première ligne, tous secteurs confondus, et favoriser l’accès au maximum de personnes concernées.
  4. Élaborer, chemin faisant, une démarche de déploiement en territoire rural qui pourra inspirer d’autres territoires qui souhaiteraient s’emparer du dispositif.

Voir le padlet de présentation du projet

Calendrier du déploiement

2023
Juin 2023. Immersion et prise de connaissance du dispositif. Maraude Montpellier.
Septembre – Décembre 2023. Rencontre des acteurs du territoire. Recherche de l’acteur qui pourra occuper la fonction de « Tête de réseau ».
2024
Janvier 2024. Validation du portage du dispositif par le CLS Cœur d’Hérault en tant que Tête de réseau.
Mai 2024. Présentation du dispositif au Groupe de travail Santé Sexuelle du CLS.
Juin – Juillet : Passation du questionnaire. Recensement des acteurs mobilisés et premier recueil de données.
Septembre 2024. Lancement du dispositif, réunion des acteurs impliqués.
Décembre 2024. 1ere formation (2 jours) : « Précarité menstruelle, la santé sexuelle et l’accès aux droits : Accueillir et informer ».
2025
1er trimestre : 1ère distribution de produits menstruels aux structures partenaires.

4 étapes du diagnostic

  • 1e Étape – Immersion. Recherche documentaire. Prendre en compte l’antériorité des territoires.
  • 2e Étape – Mobiliser, associer, cartographier. Identifier une « Tête de réseau ».
  • 3e étape – Intéressement et composition d’un groupe d’acteurs. Premier recueil de données.
  • 4e Étape – Lancement du dispositif. 2e recueil de données.

Régis Garcia

Mars 2025


  1. Comme, par exemple, dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS), où « les initiatives locales se doivent d’entrer dans le cadre prévu par le PNNS (…) surtout si elles souhaitent bénéficier de financements » (Hernandez et Messaoudène, 2010, p. 243-244). ↩︎
  2. Parmi les objectifs énoncés : « Identifier les ressources, opportunités qui permettront d’associer le maximum de professionnel.les de première ligne, tous secteurs confondus, et favoriser l’accès au maximum de personnes concernées ». « Élaborer, chemin faisant, une démarche de déploiement en territoire rural qui pourra inspirer d’autres territoires qui souhaiteraient s’emparer du dispositif » (Projet diagnostic PMPSS). ↩︎
  3. L’association Via Voltaire qui anime le réseau Violences Conjugales et Intrafamiliales du Pays Cœur d’Hérault, puis les membres du réseau lors d’une de leurs rencontres, Terre-Contact, association d’éducation populaire inscrite depuis 2000 dans ce territoire, « favorise le lien social entre les générations et prévient l’isolement des familles » (Bréchoire, 2024, p. 4), le CLS (Contrat Local de Santé) porté par le Syndicat Intercommunal Sydel, la MSA, la MLJ et l’Espace Santé Jeunes qu’elle porte, le Centre de Santé Sexuelle et la direction de la PMI Service départemental prénatal et planification du CD34. ↩︎
  4. « Définition d’un Contrat Local de Santé : Outil d’animation territoriale qui vise à réduire les inégalités territoriales et sociales de santé, co-signé et co-piloté à minima par une collectivité territoriale et l’Agence Régionale de Santé » (Contrat Local de Santé 2024-2029, p. 3). ↩︎
  5. Je ne suis pas parvenu à comprendre la généalogie de cette expression. Alors qu’elle a constitué un point d’étonnement pour moi dès le départ, il semble, au contraire, qu’elle soit instinctivement signifiante pour les acteurs rencontrés (à moins qu’ils n’osent l’interroger). Elle me renvoie à l’étude des politiques publiques de soutien à la parentalité car elle était employée fréquemment dans les premières circulaires REAAP pour désigner les associations familiales qui sont reconnues par l’article L211-1 du Code de l’Action Sociale et des Familles, qui sont les interlocuteurs de l’État dans la construction des politiques publiques de la branche Famille et participent à l’élaboration des circulaires. ↩︎
  6. https://www.coeur-herault.fr/sante/contrat-local/un-3eme-contrat-local-de-sante-signe-pour-2024-2029. ↩︎
  7. À ce moment-là, le cadre institutionnel est celui du 2e CLS, qui n’est co-piloté que par le SYDEL et l’ARS. Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Montpellier et l’Assurance Maladie de l’Hérault intègrent le Comité de Pilotage et sont consignataire à partir du 3e CLS signé le 25 octobre 2024. le SYDEL et l’ARS assurent le financement à parts égales ; « La CPAM et le CHU s’engagent à assurer un budget spécifique et/ou à mettre à disposition une expertise technique, dédiés aux actions mises en œuvre dans le cadre du CLS et en lien avec leurs propres orientations » (Contrat Local de Santé, 2024-2029, p. 11). ↩︎
  8. https://solidarites.gouv.fr/bilan-detape-de-la-strategie-pauvrete. ↩︎

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