SANTÉ SEXUELLE
La SANTÉ SEXUELLE est un état de bien-être physique, émotionnel, mental, associé à la sexualité (définition de l’OMS).
Les thèmes pouvant y être associés sont : les menstruations (fourniture en produits menstruels, gestion de la douleur), la sexualité, la grossesse, l’infertilité, l’IVG, la contraception, les IST (=Infections sexuellement transmissibles ; dépistage, traitement, vaccination), les violences, l’orientation sexuelle, la ménopause, l’anatomie, etc.
PRÉCARITÉ MENSTRUELLE
1,7 million de femmes manquent en France de protections hygiéniques (Dons Solidaires, 2019)
La précarité menstruelle c’est le manque d’accès, par manque de moyens matériels, à des produits menstruels en nombre suffisant pour avoir une hygiène décente.
C’est aussi une porte d’entrée pertinente pour échanger avec les personnes concernées sur toutes les questions relatives à la santé sexuelle (contraception, inégalités, violences, précarité etc.).
Plus d’1/4 des personnes réglées indiquent que le contexte économique actuel les incite à limiter leur consommation de protections périodiques : 28 % pour l’échantillon « Grand Public » et 52 % pour l’échantillon « Bénéficiaires des associations »1 (p. 29).
De fait, 15 % des personnes réglées indiquent qu’il leur arrive de ne pas disposer de suffisamment de produits menstruels pour elle-même ou leurs filles, une proportion en forte progression » (p. 30) : soit, entre 2021 et 2023, +66 % pour l’échantillon « Grand Public » et +18 % pour l’échantillon « Bénéficiaires des associations ».
CONSÉQUENCES de la PRÉCARITÉ MENSTRUELLE sur la SANTÉ SEXUELLE
Le manque de produits menstruels (= protections périodiques) en quantité suffisante a des conséquences sur le bien-être et la santé des femmes concernées :
« Démangeaisons, irritations, infections, voir SCT – Syndrome de Choc Toxique…, mais également sur leur vie sociale et professionnelle » (Nadal, 2020, p. 31).
Les femmes qui déclarent ne pas disposer de suffisamment de produits menstruels (serviettes, tampons) pour elles-mêmes ou leur fille par manque d’argent sont, selon le 3e baromètre DonSolidaires :
- en plus grande proportion des femmes jeunes (20 % des 18-24 sont concernées)
- des femmes appartenant aux catégories pauvres de la population : c’est 24 % des personnes appartenant aux « catégories pauvres » et 46 % des bénéficiaires des associations qui sont concernées contre 1 % des catégories aisées (p. 31).
Dans ce contexte, elles sont aussi plus nombreuses à recourir à des produits de substitution à la place des produits menstruels traditionnels :
- Papier toilette, mouchoir ou serviette en papier
- Serviette ou gant de toilette
- Coton
- Superposition de sous-vêtements
- Linge
- Journal
- Chaussette
- Cup bricolée
1 « Bénéficiaires des associations » signifie que ce sont les personnes bénéficiaires des associations en du réseau partenaire de Dons Solidaires. Il s’agit de personnes en situation de précarité et d’exclusion sociale (p. 4).
Sources :
Hygiène et Précarité 3e baromètre HP Rapport Dons Solidaires 2023 : https://www.donsolidaires.fr/3eme-barometre-hygiene-precarite-en-france-mars-2023)
Rapport produit en 2020 pour l’ANCT par Virginie Nadal, coordinatrice de l’association ASB.
Pour COMPRENDRE les CATÉGORIES et les DÉFINITIONS
Dans le cadre du 3ème baromètre “Hygiène & Précarité en France”, Dons Solidaires – Ifop, différentes catégories sont mobilisées mobilisées (cf. p. 4-6) :
- Catégorie de revenu dite « Pauvre » = moins de 900€ de revenu.
- Catégorie de revenu dite « Modeste » = entre 900€ et 1300€ de revenu.
L’échantillon : l’enquête est menée en distinguant un échantillon représentatif du « Grand public« , c’est-à-dire « un échantillon de 1801 répondants, dont un échantillon de 1501 répondants, représentatif de la population française et un sur-échantillon de 300 parents d’enfants âgés de trois ans ou moins » et un échantillon représentatif des « Bénéficiaires des associations« , c’est-à-dire « 1162 bénéficiaires des associations du réseau partenaire de Dons Solidaires. Il s’agit de personnes en situation de précarité et d’exclusion sociale ».
Cette manière de caractériser les catégories « pauvres » et « modestes » par le sondage « Dons solidaires » ne correspond pas exactement aux critères indiqués par l’Insee.
L’Insee utilise soit l’indicateur « niveau de vie » en comparant les niveaux de revenus des ménages du 1er quintile (dit « le plus modeste ») au 5e quintile (qui regroupe les ménages « les plus aisés ») ; soit, le « seuil de pauvreté ».
Niveau de vie : Le niveau de vie est « le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage) » (Insee, 15 septembre 2020)1.
Donc selon l’Insee : « les ménages les plus modestes » sont ceux qui sont situés dans le « 1er quintile (le niveau de vie au-dessous duquel se situent 20 % des individus).
Donc les catégories « Pauvre » et « Modeste » du Baromètre semblent correspondre aux ménages positionnés dans les 1er et 2e quintile, c’est-à-dire qui appartiennent aux 40 % des ménages qui ont les revenus les plus bas.
La notion de « seuil de pauvreté » : seuil qui correspond à « 60 % du niveau de vie médian », ce qui, en 2019, équivaut à 1102€ pour une personne vivant seule ». Ainsi, « un couple sans enfant dont le revenu disponible est inférieur à 1 653 euros est considéré comme pauvre. Pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans, le revenu correspondant est de 2 314 euros » (Insee, 12 juin 2023)2.
1https://www.insee.fr/fr/statistiques/4764315#figure4_radio2